"Le libéralisme est un péché" de Don Sarda Y Salvany un livre à lire et relire
Quelques attitudes à tenir extraites du livre "Le libéralisme est un péché"
Sommaire:
1 Préface
2 Introduction
3 Qu'est-ce que le libéralisme?
4 Les complicités libérales et leurs dégâts
5 La charité voulue par les libéraux et celle qu'on leur doit
6 L'organisation des catholiques
7 Les journaux libéraux d'apparence traditionnaliste
8 Le bon sens catholique pour faire face aux libéraux qui avancent masqués
9 S'il est bon quelquefois que catholiques et libéraux s'unissent pour une fin commune, et dans quelle condition?
10 Conclusion
I Préface
《 Jamais plus qu'aujourd'hui la lecture de ce livre est nécessaire pour tous ceux qui veulent se désintoxiquer des erreurs du libéralisme.
Le virus qui détruit toutes les valeurs naturelles et surnaturelles atteint désormais non seulement les sociétés mais l'église elle-même. C'est en poursuivant les ramifications de ce cancer que nous restaurerons le Règne de Notre-Seigneur Jésus-Christ et de sa sainte Mère ici-bas, et que nous travaillerons à l'extension de la seule arche du salut: l'Eglise Catholique et Romaine.
Nous félicitons de tout cœur les animateurs de la librairie de la Nouvelle Aurore qui concourent efficacement à mettre en lumière la vérité et à dissiper les ténèbres de l'erreur. C'est le meilleur service qu'ils puissent rendre à leur prochain. Nous demandons à Dieu de les bénir ainsi que tous ceux qui trouveront dans ces pages une nourriture saine et bienfaisante.》
Le 23 novembre 1975 + Marcel Lefebvre
II Introduction
Ce livre fut écrit en 1884 par Don Sarda Y Salvany, dans cet ouvrage l'auteur s'appuie sur les encycliques Marari vos de Grégoire XVI (1832) et le Syllabus de Pie IX (1864) dans un contexte particulier c'est-à-dire lors de la restauration, à cette période il n'y avait pas le libéralisme anticlerical que l'on trouvait en France mais une autre facette du libéralisme, un libéralisme "cierge à la main" pouvant répandre sereinement l'hérésie libérale dans la société Espagnole.
Le livre suscita l'opposition de Célestins de Pazos (Chanoine du diocèse de Vich), qui lui répondit avec Proceso del integrismo (« Procès de l'intégrisme»), publié à Madrid l'année suivante. Cet affrontement donna lieu à un débat houleux, à tel point tel qu'il dut être résolu par la Congrégation de l'Index qui fit l'éloge du texte de Sardá Y Salvany.
《elle (la congrégation de l'Index) n'a rien trouvé qui soit contraire à la saine doctrine, mais son auteur D. Félix Sarda mérite d'être loué, parce qu'il impose et défend la saine doctrine sur le sujet dont il s'agit, par des arguments solides, développés avec ordre et clarté, sans nulle attaque à qui que ce soi.》
III Qu'est-ce que le libéralisme ?
P20《Dans l'ordre des idées, le libéralisme est l'ensemble de ce que l'on appelle les principes libéraux, avec les conséquences qui en découlent logiquement. Les principes libéraux sont: la souveraineté absolue de l'individu, dans une entière indépendance de Dieu et de son autorité; la souveraineté absolue de la société, dans une entière indépendance de ce qui ne procède pas d'elle-même; la souveraineté nationale, c'est-à-dire le droit reconnu au peuple de faire des lois et de gouverner, dans l'indépendance absolue de tout autre critérium que celui de sa propre volonté exprimée d'abord par le suffrage et ensuite par la majorité parlementaire; la liberté de penser sans aucun frein, ni en politique, ni en morale, ni en religion; la liberté de la presse, absolue ou insuffisamment limitée, et la liberté d'association tout aussi étendue.》
Le fond commun des idées libérales:
《 Le rationalisme individuel, le rationalisme politique et le rationalisme social, d'où découlent et dérivent: la liberté des cultes, plus ou moins restreinte; la suprématie de l'état dans ses rapports avec l'église; l'enseignement laïque ou indépendant, n'ayant aucun lien avec la religion; le mariage légitimité et sanctionné par l'intervention unique de l'état. Son dernier mot, celui qui en est le résumé et la synthèse, c'est la sécularisation, c'est-à-dire la non intervention de la religion dans les actes de la vie publique, quels qu'ils soient, véritable athéisme social qui est la dernière conséquence du libéralisme.》
IV Les complicités libérales et leurs dégâts
La complicité d'affiliation à un parti libéral:
《L'affiliation formelle à un parti libéral est la plus grande complicité en cette matière ; c'est à peine si elle se distingue de l'action directe à laquelle elle se rattache. Beaucoup d'esprits, à la seule lumière de leur entendement, voient toute la fausseté doctrinale du libéralisme, connaissent ses sinistres projets et ont en horreur son abominable histoire. Mais par tradition de famille, haines héréditaires, espérances personnelles, reconnaissance de bienfaits reçus, crainte de préjudices à venir ou enfin pour tout autre motif, ils acceptent une situation dans le parti qui professe de pareilles doctrines et favorise de semblables desseins, permettant ainsi qu'on les compte publiquement parmi les affiliés qui s'honorent d'en avoir le titre et travaillent sous son drapeau.》
La complicité sans l'affiliation à un parti libéral:
《Sans être formellement affilié à un parti libéral, et même en déclarant hautement ne pas lui appartenir, on contracte néanmoins la complicité libérale lorsqu'on manifeste pour lui des sympathies publiques, lorsqu'on loue ses membres, lorsqu'on défend et qu'on excuse ses journaux ou que l'on assiste à ses fêtes... Ainsi par exemple, un catholique et surtout un prêtre qui honore de sa collaboration un journal libéral, le favorise manifestement par le prestige de sa signature, quoi qu'avec elle il ne défende pas la partie mauvaise du journal, quoi que sous cette signature il rende public son éloignement pour ce qu'il y a de mauvais dans ce journal. On dit quelques fois que c'est là le moyen de faire entendre la voix de la vérité à un grand nombre de lecteurs qui ne l"écouteraient pas sous le couvert d'une autre feuille; cela est vrai, mais d'un autre côté, la signature d'un homme de bien dans les colonnes d'un mauvais journal, suffit pour l'accréditater aux yeux des lecteurs peu habiles à distinguer la doctrine d'un article d'avec celle d'un autre... Que de fois nous avons pu dire: Ce journal mauvais?- Non, certes puisque un tel y collabore.
C'est ainsi que raisonne le vulgaire et le vulgaire forme la presque totalité du genre humain.
Malheureusement une pareille complicité est bien fréquente de nos jours.》
Ne pas soutenir ou déplorer la chute d'un journal libéral
《 C'est faire acte de complicité que de s'abonner à un journal libéral ou de le recommander dans un journal de saine doctrine, de déplorer sa chute ou sa suspension par un faux esprit de camaraderie ou par un sentiment de courtoisie non moins faux.
S'abonner à un journal libéral, c'est fournir de l'argent pour fomenter le libéralisme, et de plus, c'est porter par son exemple un autre imprudent à lire. En outre, c'est procurer à sa famille et aux amis de la maison une lecture plus ou moins empoisonnée.
Combien de mauvais journaux seraient obligés de renoncer à leur pernicieuse et déplorable propagande s'ils n'étaient soutenus par des souscripteurs trop naifs!... Quand un de ces journaux est suspendu ou qu'il cesse de paraître, il faut rendre grâce à Dieu, parce que sa divine majesté compte un ennemi de moins et au jour de son apparition, bien loin de saluer sa venue, il faut la pleurer comme une calamité.》
V La "charité" voulue par les libéraux et celle qu'on leur doit
《La charité qu'ils voudraient de nous, ce serait de les louer, de les admirer, de les appuyer, ou tout au moins de les laisser agir à leur guise. Nous ne voulons leur faire la charité de les interpeller, de les reprendre, de les exciter par mille moyens à sortir de leur mauvaise voie. Quand ils disent un mensonge, sèment une calomnie ou pillent les biens d'autrui, les libéraux voudraient nous voir cacher ces petits péchés véniels et bien d'autres avec sous le manteau de la charité...
Quand il leur échappe quelque distraction grammaticale, orthographique, syntaxique, ou simplement logique, ils nous prient de fermer les yeux sur elles; ils pleurent, il geignent et, si on les en avertissons en public, ils se plaignent de notre manque de charité. Nous au contraire, nous accomplissons à leur intention une bonne oeuvre, en les obligeant à palper de leurs propres mains une chose qu'ils ne devraient pas ignorer, à savoir: que non seulement ils ne sont pas maîtres, comme ils se le figurent, mais encore qu'ils sont à peine de médiocres écoliers.》
Propos issus du journal "La Civilta Cattolica" repris dans le libéralisme est un péché de Don Sarda Y Salvany
Remarque:
En bref, si vous dites comme certains libéraux le souhaitent:《cher docteur; cher professeur...avec tout le respect que je vous dois, je crois que vous faites erreur... 》ou si vous vous taisez vous ne les ferez pas bouger.
VI L'organisation des catholiques
《Dans chaque localité, il faut qu'ils se connaissent se voient, s'unissent... Cette organisation attire les indécis, donne du courage aux hésitants, fait contrepoids à l'influence du qu'en dira-t-on et rend chacun fort de la force de tous. Vous n'êtes qu'une douzaine d'hommes de cœur, n'importe: fondez une académie de la jeunesse catholique, une conférence ou du moins une confrérie. Mettez-vous aussitôt en relation avec la société analogue de la ville voisine ou de la capitale. Serrez-vous de la sorte dans toute la contrée, associations avec associations... ainsi unis, si peu nombreux que vous soyez, vous porterez haut la bannière d'une doctrine saine, pure, intransigeante, sans déguisement ni atténuation, sans pacte ni alliance avec l'ennemi. L'intransigeance courageuse offre un aspect noble, sympathique et chevaleresque... Prêchez par votre conduite, prêchez par elle en tout lieu. Vous verrez bientôt avec quelle facilité vous imposerez d'abord le respect, puis l'admiration et ensuite la sympathie》
Remarque:
Les catholiques qui se laissent prendre par des médias libéraux comme Présent; Rivarol voir païens "de libre parole" comme TV Libertés...."pour faire entendre la voie du catholicisme" ne peuvent pas exprimer pleinement la vérité et rayonner comme il se doit, il n'est pas trop tard pour qu'ils changent de direction et se joignent aux œuvres les plus propres.
VII Les journaux libéraux d'apparence traditionnaliste
《Il y a encore une classe de journaux moins prompte à se démasquer et à se prononcer, qui aime vivre dans l'ambiguïté, à demeurer dans les couleurs indéfinies et les teintes indécises. À toute heure elle se réclame catholique et par moment elle déteste et abomine le libéralisme, du moins à les en croire sur parole... De celles-là il faut se méfier plus encore et ne point se laisser duper par ses momeries et son piétisme.》
《Le courant libéral est plus aisé à suivre, il est composé de plus de prosélytes et plus sympathique à l'amour propre. Le courant catholique est plus difficile en apparence, il compte moins de partisans et d'amis, exige que l'on navigue sans cesse contre l'impulsion naturelle et perverse des idées et des passions.》
VIII Le bon sens catholique pour faire face aux libéraux qui avancent masqués
1 《Il faut donc examiner quels sont les antécédents de la personne ou des personnes qui organisent ou initient l'œuvre en question. Si ils sont tels que vous ne puissiez avoir confiance dans leurs doctrines, tenez vous en garde contre toutes leurs entreprises. Ne les reprouvez pas immédiatement... Mais gardez-vous de les tenir immédiatement pour bonnes, méfiez-vous en, soumettez-les à un long examen, attendez leurs résultats.》
2 Examinez le genre de personnes qui louent l'œuvre en question. Cette règle est encore plus sûre que la précédente... Voyez si le courant libéral les approuve, les recommande et les prends à son compte. Si oui, le livre et le projet sont jugés: ils lui appartiennent. Car il est évident que le libéralisme, ou le diable son inspirateur, distinguent sur le champ ce qui leur est dommageable ou leur est utile, et qu'ils ne sont pas si sots que d'aider à ce qui leur est opposé ou de s'opposer à ce qui favorise leurs desseins. Les partis et les sectes ont un instinct, une intuition particulière (olfactus mentis), selon l'expression d'un philosophe, qui leur révèle a priori ce qui leur est bon et ce qui leur est hostile. Défiez-vous donc de tout ce que les libéraux louent et vantent.》
Remarque:
Outre les mauvaises gens dissimulés, les libéraux "d'extrême droite" ont besoin comme caution de bons catholiques naifs. Ces libéraux pouvant séduire les catholiques ce ne sont pas les maçons qui crachent ouvertement sur la religion catholique mais c'est la nouvelle droite; les anciens du club de l'horloge; les Guénoniens et "ex" Guénoniens qui pour la plupart sont passés par la maçonnerie ou une secte à caractère initiatique.
IX S'il est bon quelquefois que catholiques et libéraux s'unissent pour une fin commune, et dans quelle condition?
《Une autre question a souvent été agitée de nos jours. Elle se rapporte à l'union des catholiques et des libéraux moins avancés, dans le but commun de contenir la révolution radicale et déchaînée. Songe doré ou candide illusion chez quelques-un; chez d'autres, au contraire, piège perfide au moyen duquel ils ont prétendu paralyser nos forces et nous désunie, ce qu'ils ont en grande partie réalisé.
Que devons-nous penser de ces tentatives unionistes, nous qui voulons avant tout autre intérêt celui de notre sainte religion?
En thèse générale nous devons penser que de pareilles unions ne sont ni bonnes ni recommandables... Le libéralisme, si modéré et si patelin qu'il se présente dans la forme, est par son essence en opposition directe au catholicisme. Les libéraux sont donc ennemis nés des catholiques, et ce n'est qu'accidentellement que les uns et les autres peuvent avoir des intérêt véritablement communs.
De ceci il peut se présenter quelques cas très rares. Ainsi, l'union des forces intégralement catholiques avec celles du groupe le plus modéré du libéralisme contre la faction avancée des libéraux peut être utile en un cas donné. Quand cette union est opportune il faut l'établir sur les bases suivantes:
1 Ne jamais prendre pour point de départ la neutralité ou la conciliation entre principes et intérêts essentiellement opposé... Cette neutralité est condamnée par le Syllabus et par conséquent elle est une base fausse...
2 Bien moins encore faut-il accorder au groupe libéral de nous en rouler sous sa bannière... En d'autres termes qu'ils s'unissent à nous; mais ne nous unissons jamais à eux...
3 Ne jamais croire qu'on a établi ainsi les bases d'une action constante et normale, elles ne peuvent l'être qu'en vue d'une action fortuite et passagère...》
X CONCLUSION
Malgré l'ancienneté des écrits, les enseignements de ce livre sont d'une haute importance puisqu'ils sont basés sur deux encycliques importantes et nous donnent la marche à suivre vis-à-vis de l'hérésie libérale. Certains libéraux habiles pourraient faire avaler à qui veut bien l'entendre que ce livre serait caduque ou d'un autre temps, dire cela reviendrait à dire que les encycliques Marari vos de Grégoire XVI et du Syllabus de Pie IX seraient d'un autre temps puisque ce livre se base sur elles.
Bonne lecture à vous! 😉
Jean de Grive
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