P12《Ce sont les témoignages de ces chrétiens de toutes générations et de tous horizons, qui ont trouvé en Jean Borella un maître et un guide, que le présent ouvrage a voulu réunir pour rendre hommage à celui que nous considérons comme le père de tous les artisans qui œuvrent à la renaissance du christianisme occidental. 》

Fr. Maxime

Suisse, 27 VI 2024

Sommaire:

I Préambule 

II Introduction 

III Qui sont les directeurs de cette oeuvre?

III.1 Bruno Bérard 

III.2 Paul Ducay 

IV Les contributeurs 

V Méthode de propagande de Borella et de ses disciples 

VI Passages équivoques de plusieurs contributeurs 

VI.1 Paul Ducay 

VI.2 Bruno Bérard 

VI.3 Pierre-Marie Sigaud 

VI.4 Denis Sureau 

V.5 Damien Poisblaud 

VI.6 Frère Maxime 

VI.7 Greg Calto 

VII Conclusion 

I Préambule:

  Jean Borella est un philosophe nancéen qui fut disciple du prêtre hérétique l'Abbé Gircours dit《Abbé Stéphane 》et du plus important disciple de René Guénon, le Suisse Frithjof Schuon (1). Le professeur et certains de ses disciples ont pénétré un temps le milieu de la FSSPX (entre les années 1980 et début 2000) mais Borella et quelques-uns d'entre eux furent démasqués par la société Augustin Barruel. Par la suite, au début des années 2000 deux ecclésiastiques accompagnés de quelques laïcs ont fait passer cette société pour des cerveaux malades obsédés par la gnose (2). En tout état de cause, cette propagande fut le fruit de leur appartenance à ce réseau...

II Introduction 

   À l'occasion du 95e anniversaire de Jean Borella, , deux de ses adeptes en l'occurrence Bruno Bérard et Paul Ducay ont dirigé une œuvre collective on ne peut plus explicite intitulée《Jean Borella pour tous. Introduction à son oeuvre.》. Ce titre indique que ces disciples ont souhaité rendre son oeuvre plus accessible au public. Pourquoi ? Les écrits de Jean Borella sont à l'image des auteurs du monde de la gnose dite chrétienne c'est-à-dire très volubiles... Cette 《mise en lumière》ou familiarisation à la gnose de Borella est donc un moyen d'étendre son public, mais il peut y avoir un revers de la médaille. Lequel ? Celui de permettre au camp de l'orthodoxie de repérer une partie des disciples du philosophe. 

III Qui sont les directeurs de cette oeuvre ?

III.1 Bruno Bérard (3)

  Né à Nancy en 1958, il est docteur de l'EPHE (Religions et systèmes de pensée) et s'est consacré à l'étude de la métaphysique et de la théologie chrétienne depuis une trentaine d'années. Auteur de plusieurs livres de philosophie et d'articles sur l'histoire de technologies industrielles, il occupe un poste de responsable dans l'industrie aéronautique. 

III.2 Paul Ducay 

  Diplômé à l'Ecole Pratique des Hautes Études (6), il enseigne la philosophie au lycée catholique sous contrat de l'Immaculée conception à Pau. À partir de 2021 il oeuvre à la revue Philitt où il a occupé des places de rédacteur en chef. Depuis avril 2024, il occupe la place de directeur de la rédaction de la revue.

IV Les contributeurs 

  Dans cette liste nous trouvons:

• Franck Agier, producteur fondateur de Baglis Tv.
• David Bisson, auteur de 《René Guénon. Une politique de l'esprit.》.
• Greg Calto, ancien séminariste, il est l'auteur le plus en vue chez les catholiques de la Tradition. Il a été promu par des influenceuses catholiques (7) ; le journal Le nouveau présent (8) ; Académia christiana (9) et son président Victor Aubert (10); les conférenciers d'Académia christiana l'Abbé Raffray (11) et Sylvain Durain (12) ; Xavier Meystre (13) à travers sa chaîne Haltérophilo et Géopolitique profonde 《GPTV》(14)
• Pierre-Marie Sigaud, directeur de la collection Théoria aux éditions L’Harmattan où il édite Borella.
• Denis Sureau, ancien directeur des éditions 《L'homme nouveau》, il est entre autres auteur pour les journaux d'étiquette catholique 《La Nef》 ,《Monde & vie》et directeur de la lettre d'information 《Chrétiens dans la cité》. (15) (16)

Ci-dessous: Greg Calto lors d'un entretien avec l'abbé Raffray afin de présenter son livre L'homme intégral.

  Attention! L'Abbé Raffray contribue à la conversion de nombreuses âmes, cependant il entretien des relations dangereuses avec un milieu libéral qu'il accrédite par ses collaborations ex: Julien Rochedy; Académia christiana; ISSEP (17); IFP (18)...

V La méthode de propagande de Borella et de ses disciples 

Cette propagande d'introduction se fait en 3 phases, elle fut observée dans les années 1980 et cette étude viendra la confirmer.

Phase 1

Ils se disent défenseurs de la 《vraie gnose》, une gnose dite chrétienne qui serait évoquée dans un épître de Saint Paul. Saint Paul a bien parlé d'une gnose chrétienne mais celle-ci n'a à voir avec l'hérésie qu'ils défendent.

Phase 2

  Ils font une distinction gnose/gnosticisme: d'un côté la gnose qu'ils veulent faire passer pour chrétienne, de l'autre le gnosticisme c'est-à-dire l'hérésie condamnée par l'Eglise. Quant à elle, l'Eglise a pris une grande précaution et celle-ci représente une grande difficulté pour eux. Afin d'éviter toute confusion, elle a soigneusement évité d'utiliser le mot gnose dans la Bible et la théologie chrétienne. L'usage de ce terme est mal considéré et rend la tâche difficile à cette école moderne d'ésotérisme chrétien.

  Donc afin de pouvoir introduire la gnose ils vont devoir commencer par réhabiliter le mot gnose, chose que nous verrons dans le chapitre de Greg Calto qui s'intitule 《Gnose ou gnosticisme》.

Phase 3 

  Dire ou sous-entendre que la gnose serait une élévation de l'esprit divin de l'homme.

  Cet ouvrage aborde ces 3 points ainsi que l'aspect ésotérique de l'école du professeur Borella (enseignement caché et rapports maître/disciple).

VI Passages équivoques de plusieurs contributeurs 

VI.1 Paul Ducay 

Paul Ducay dit s'être déplacé deux fois chez Jean Borella (p36-37):

《Lors du printemps de l'année 2019, je m'étais rendu une première fois chez Jean Borella qui m'accueilli à Nancy. J'approchais alors de mes 23 ans. À cette époque, je débutais mes activités de rédacteur pour la jeune revue Philitt; mais cette fois, c'était pour livrer à l'éphémère revue numérique 《Le polymathe》 que je m'étais résolu de rencontrer le philosophe chrétien.》

Au sujet de sa seconde visite:

《Ainsi m'étais-je résolu de rendre visite une seconde fois à Jean Borella, le 10 janvier 2020, sans le prétexte d'un entretien rédactionnel. L'amitié intellectuelle d'un maître et d'un étudiant en philosophie n'était plus que l'unique mobile, dont le professeur me fit le bonheur de me laisser une trace sur la page de garde de son chef d'œuvre. Ce livre, n'importe quel philosophe du second millénaire, comme aussi ́n'importe quel artiste, et n'importe quel séminariste de nos temps modernes, devrait le lire une fois dans sa vie, afin de donner à sa pensée des yeux pour voir et un cœur pour comprendre: La Crise du symbolisme religieux.》

VI.2 Bruno Bérard 

  Ici nous allons voir une hérésie de la gnose que nous retrouverons chez plusieurs auteurs du livre. Quelle est cette erreur ? L'dée d'une intelligence de nature surnaturelle. C'est séparer la distinction entre la nature et la grâce. C'est diviniser l'homme comme le prétend la gnose quand elle considère l'esprit comme divin.

P218-219《La nature la plus profonde de l'intelligence est ainsi l'intuition pure: non pas en tant qu'acte intellectif, mais en tant que nature surnaturelle, virtuelle identité entre elle-même et le sens qui l'a saisi...C'est pourquoi le mouvement circulaire de l'âme symbolise la conversion de l'intelligence à elle-même.》...

  En résumé, par 《l'intellect》, l'homme prend conscience qu'il est Dieu.

《Car en christianisme,

  il ne saurait y avoir d'autre voie de gnose que Jésus-Christ lui-même, incarnation du logos, c'est-à-dire de la connaissance que Dieu prend de soî.[...] Et c'est pourquoi, d'Origène à Maître Eckhart, et chez les plus grands mystiques, la connaissance de Dieu, la gnose véritable, est identifiée à la filiation divine: connaître Dieu, c'est devenir "Fils".

  En bref, par la gnose véritable on connaîtrait Dieu et en connaissant Dieu on deviendrait "Fils" donc Dieu. 

VI.3 Pierre-Marie Sigaud 

P40 《Si ma mémoire est bonne, au cours de l'année 1989, après la publication, quelques années auparavant, aux éditions L'Age d'homme, du dossier H René Guénon dont j'avais eu la responsabilité, Vladimir Dimitrijevic... m'a confié la direction de la collection Delphica. Il se trouve que le premier livre qu'il me proposa d'éditer s'intitulait La crise du symbolisme religieux du professeur Borella. Ce fut la chance de ma vie et le début d'une longue histoire où la relation professionnelle s'est transformée en une longue et durable amitié jusqu'à ce jour.

  Après le décès de Dimitri et la fondation de la collection Théoria à L'Harmattan, ce lien s'est encore renforcé. Et c'est ainsi que je suis devenu l'éditeur quasi exclusif du plus éminent philosophe et métaphysicien catholique de la fin du XXe siècle.》

VI.4 Denis Sureau 

Denis Sureau nous raconte sa première rencontre avec l'œuvre de Borella (p19):

《 Ma rencontre avec l’œuvre de Jean Borella remonte à 1979. La parution de son premier livre -La charité profanée- aux Éditions du Cèdre de l'abbé Luc Lefèvre, qui dirigeait également La Pensée catholique avait été chaleureusement salué par des personnalités du monde de la tradition catholique dans lequel j'évoluais...》

Ensuite sa première rencontre avec la personne de Borella (p19):

《Avec d'autres collègues traditionalistes (ses deux maîtres Claude Pollin et Claude Rousseau) , ils organisèrent le 19 avril 1980 le colloque 《Culture païenne, Europe et Chrétienté 》qui se voulait une réponse à la Nouvelle droite néo-païenne dont le principal penseur était Alain de Benoist. C'est ainsi que je vis Jean Borella, alors âgé de 49 ans, qui y donna une communication sur le thème 《Gnose chrétienne et gnose antichrétienne 》. J'étais chargé de préparer des actes du colloque pour la revue Item... Dans mon courrier,  je lui disais mon admiration pour La charité profanée... 《Depuis je n'ai cessé de lire Jean Borella et j'aime répéter que je le considère comme le plus grand penseur catholique Français actuel.》

Pour terminer un passage d'un grand classique de la gnose de Borella:

P206 《L'intelligence est naturellement surnaturelle puisqu'elle tend à contempler la divine essence en participant à la connaissance que Dieu a de lui-même.》

  Il n'y a plus de distinction ordre l'ordre naturel et surnaturel. C'est diviniser l'homme comme le prétend la gnose quand elle considère l'esprit comme divin.

VI.5 Damien Poisblaud

Monsieur Poisblaud nous explique p25 qu'il a dû lire Borella en cachette:

《J'ai rencontré Jean Borella en 1982. J'avais 21 ans. Je me souviens avoir dû lire La charité profanée en cachette, car les écrits de Jean Borella étaient mal vus, tant par les religieux traditionalistes qui fulminaient dès qu'ils entendaient parler de 《gnose》, que par les progressistes qui regardaient partout sauf en direction de la tradition... Ce sont ses pages, qui personnellement, m'ont toujours touché et convaincu que sa démarche était à la fois sincère et profonde et demandait à être prolongée dans la contemplation amoureuse. Gnose.

  Merci Jean !》

VI.6 Frère Maxime 

  p15《si l'œuvre de Jean Borella reste aujourd'hui inconnue du grand public, son influence est cependant bien réelle. Elle agit de façon souterraine, à travers des artisans silencieux, tel un trésor dissimulé qu'on préserve en attendant qu'il puisse être découvert et utilisé à bon escient.》

VI.7 Greg Calto 

  Greg Calto est l'auteur d'un chapitre de cinq pages et demi intitulé 《Gnose ou gnosticisme》. En l'espace de quelques pages il nous coche toutes les cases concernant la propagande évoquée au chapitre V. 

Ci-dessous il brandit le fameux épître de Saint Paul pour dire qu'il y aurait une vraie et fausse gnose:

P209 Saint Paul lui-même oppose une 《gnose au vrai nom》 à une 《gnose pseudonyme》(au nom mensonger). On distinguerait ainsi entre une véritable science de la connaissance de Dieu (puisqu'il s'agit de cela) et un ensemble de 《fausses voies》, aux prétentions égales à celles de la gnose, mais à l'inefficience démontrée. Cet ensemble répondrait au nom générique de 《gnosticisme》.

Ci-dessous il indique qu'il y aurait une forme vulgaire du catholicisme impliquant l'idée d'une forme ésotérique:

P213 《L'exotérique même, la forme sacrée et rituelle visible, destinée au plus grand nombre, ne peut être considérée comme l'antithèse ou la négation de la connaissance de Dieu, mais doit apparaître comme un moyen essentiel et utile à cette dernière.》

Il précise en note de bas de page:

《 J.Borella dira ainsi que l'Eglise, avec ses rites et sacrements, constitue en quelque sorte un 《ésotérisme à ciel ouvert》.

  Cet enseignement de l'Eglise serait donc un moyen essentiel pour accéder à la gnose.

Il termine par sous-entendre que l'âme est divine:

P214《Le Christianisme est la voie spirituelle par excellence. C'est la voie de la connaissance, par l'intelligence naturellement surnaturelle de l'homme, de celui qui a dit : 《Je suis la voie, la vérité et la vie》. 》

  Par cette formulation, il n'y a plus de distinction entre l'ordre naturel et surnaturel. C'est diviniser l'homme comme prétend la gnose quand elle considère l'esprit comme divin. (19)

VII Conclusion 

  Nous avons vu par différents témoignages que Jean Borella est bien le maître d'une école de gnose soi-disant chrétienne. Celle-ci prétend défendre la vraie gnose évoquée par Saint Paul dans un de ses épîtres. Mais voilà ! la gnose promue par cette école est bien la gnose au nom menteur évoquée par Saint Irénée de Lyon. N'en déplaise à Denis Sureau; Arnaud Guyot-Jeannin; Yves Chiron; Yves Daoudal et d'autres qui ont fait passer les dénonciations de la Société Augustin Barruel comme de l'excès de zèle.

  Quelle folie de croire encore aux mensonges de l'antique serpent dont le plus célèbre est 《vous vivrez comme des dieux》!

Jean de Grive